Quelles seront les grandes marques de vins demain ?

Boire un vin techniquement bien fait en France, en Europe et dans le monde est de plus en plus accessible. La science, l’innovation et le réchauffement climatique à certains endroits, permettent aux œnologues de signer des vins bons et plaisants à déguster. Or cette offre florissante fait face au ralentissement des ventes sur les marchés. Comment tenir, ou se faire sa place dans ce contexte ? Comment construire sa réputation de marque ? 

L’excellence, le savoir-faire, le patrimoine ou les grands terroirs ne suffisent plus et les grandes marques qui passent les décennies sont celles qui ne se reposent pas sur leurs lauriers. Il faut se renouveler sans cesse, se remettre en question et vivre avec son temps pour coller aux nouvelles attentes des consommateurs sans renier ses origines. Une marque cohérente avec une vision durable et éthique à long terme gardera ce fil conducteur et sera solide sur ces piliers. 


Il est évident que le consensuel, le lisse et le sage ne font pas recette. Ni même vouloir s’inspirer du voisin ou vouloir être dans les clous. L’expression d’une marque forte passe par du relief, de l’aspérité et du caractère. Les réunions stratégiques lors de la création de la gamme des Lieux-Dits pour la Maison Valentin Leflaive avec Jean Soubeyrand, président du directoire, ont été des plus enrichissantes. Pour une fois, j’avais un dirigeant en face de moi qui proposait un brief avec audace et affirmation qui à faire grincer des dents certains. Il assumait “son brin d’impertinence” et avec Patrick, (DA de Les Choses bien) il nous a poussé à casser les codes et à oser tout en respectant l’origine de cette jeune marque de champagne.

S’affirmer, sans quoi on se noie sur le linéaire chez le caviste. Seule la marque qui sera capable d’embarquer son client dans un voyage sensoriel, de titiller sa curiosité, de réveiller ses sens et de susciter son émotion, lui donnera envie de la partager à sa communauté. La bonne nouvelle : il y a autant de clients que de sensibilités. Nous ne pouvons pas plaire à tout le monde et cela tombe bien. Cela laisse la place d’affirmer sa personnalité, de faire preuve de créativité et d’oser être soi-même sans compromis pour donner chair à sa marque.

J’aime cette citation de Ralph Waldo Emerson dans son livre sur La confiance en soi  : “Mettez l’accent sur ce que vous êtes, n’imitez jamais. À chaque instant vous pouvez présenter votre propre talent avec la force accumulée par la culture de toute une vie ; mais le talent emprunté à un autre, vous ne le possédez jamais qu’à demi et de manière improvisée.” 

Les marques fortes de demain seront : 

  • Celles qui seront cohérentes et solides sur leurs piliers avec une vision durable et éthique à long terme pour produire des grands vins de qualité. L’excellence et la précision sont des fondements non-négociables. 

  • Celles qui seront capables de s'affirmer avec créativité et d’exprimer leur personnalité avec du relief - le mot authenticité m’épuise, il est mis à toutes les sauces même les plus insipides. 

  • Celles qui connaîtront parfaitement leurs marchés et qui auront su créer un lien exclusif avec leurs clients pour créer de l’engagement et les fidéliser. 

La désidérabilité d’une marque réside dans un subtil assemblage d’expérience client, d'exemplarité en matière de leadership, d’innovation, de savoir-faire, de travail précis, de créativité et de durabilité. 

Et qu’on se le dise : il n’y a pas d’individus plus créatifs que d’autres, il y a par contre une capacité à se connecter à ce que nous avons de plus précieux : la source intarissable alimentée par notre cœur et notre cerveau qui stimule nos émotions. Alors même avec l’arrivée de l’IA, la sensibilité et la passion que j’injecte dans l’accompagnement des clients et les activités de Cépages communication sont encore plus assumées.

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Qu’est-ce qu’une marque désirable ?